Jean Paul Jérôme est cofondateur de regroupement des Plasticiens et cosignataire de leur manifeste, aux côtés de Rodolphe de Repentigny, de Louis Belzile et de Fernand Toupin. Dans son œuvre, il accorde une importance primordiale à l’aspect plastique des œuvres, soient les couleurs, les textures, les formes et lignes et le rapport entre elles.
Le choc entre deux réalités a été produite aux débuts des expérimentations plasticiennes de l’artiste, soit deux ans seulement après la fondation du mouvement et la signature du manifeste. Il se trouvait alors au milieu d’un séjour de deux ans à Paris, au cours duquel il fut imprégné par les préoccupations des peintres français de l’époque. Dépourvue de toute représentation de la nature, l'œuvre prend son sens dans sa propre matérialité. Dans un vocabulaire géométrique minimaliste, Jérôme pose sur la toile de larges aplats de couleurs.
Caractérisées par des transitions brusques entre elles, dont l’effet est amplifié par l’utilisation du ruban cache pour en délimiter les côtés, les formes triangulaires et polygones sont décentrées dans le tableau. Celui-ci devient alors un espace sans hiérarchie où toutes les sections ont la même importance. Les formes aux couleurs complémentaires bleue et orange, disposées aux côtés opposés de l’oeuvre, donne de l’équilibre à la composition, alors que l’alternance des blancs et des noirs créent du rythme dans la partie centrale.