Citation directe ou indirecte, détournement et appropriation constituent autant de stratégies utilisées par dix artistes de VOIR À L'EST qui se sont prêté·e·s à l'exercice de s'inspirer d'une œuvre de la collection du Musée. L’exposition Confluences rassemble les œuvres réalisées au cours de ce laboratoire de création et les œuvres de la collection que les artistes se sont appropriées.
Artiste de VOIR À L'EST
Emmanuel Guy
Emmanuel Guy, Point d’appui, 2020, Merisier, cerisier, bouleau blanc, cordes de nylon tressées, huile de lin polymérisée, 219 x 152 x 70 cm
Emmanuel Guy utilise les techniques d’ébénisterie comme levier de recherche et de questionnement en création artistique. En choisissant de s’approprier une œuvre issue des arts textiles, il souhaite leur rendre hommage et souligner la manière dont ils sont parvenus à matérialiser cet équilibre délicat entre métier d’art et art actuel. La sculpture Point d’appui produit à sa manière un contrepoint. D’une part, la structure inspirée d’un métier à tisser de haute lisse met en scène le processus de travail que suppose la tapisserie, pendant qu’en son centre, elle cite plus directement l’œuvre de Bernatchez. Ainsi se nouent des liens entre la fibre textile et le fil du bois, la structure colorée de la laine et la technique d’assemblage, le contre-jour des panneaux tissés et la lumière effleurant le bois cintré.
Artiste de la collection
Michèle Bernatchez
Michèle Bernatchez (1939- ), Contre-point, 1979, Tapisserie haute-lisse (laine), 190 x 152 cm
Originaire de Causapscal dans l’Est du Québec, Michèle Bertnachez a participé à rompre la barrière tenace entre métier d’art et art contemporain dans les années 70 au Québec. Cette œuvre illustre sa maîtrise du métier de haute-lisse qui se distingue par une réalisation à la verticale de la tapisserie. Bernatchez crée une dimension sculpturale en superposant deux couches de tapisserie. Cette particularité est évoquée à travers son titre qui fait référence au contre-point en musique consistant en la superposition de lignes mélodiques. L’abstraction géométrique colorée en arrière- plan est dévoilée lors du déplacement du public devant l’œuvre. Cette pièce où l’artiste explore le relief tout en conservant une mise en valeur des spécificités du médium se situe en transition vers un post-formalisme.