Née en 1924 à Louiseville, signataire du manifeste Refus Global, Marcelle Ferron est une figure importante de la modernité québécoise et du mouvement automatiste fondé au Québec dans les années 40. Tout au long de sa carrière, Marcelle Ferron demeure inspirée par les principes du groupe automatistes, qu’elle a rejoint en 1946 et qui l’ont orienté vers l’exploration d’un travail gestuel, d’empâtements et de contrastes colorés.
Cette petite œuvre peinte à l’huile sur panneau de bois est caractéristique du début de la carrière de Ferron, alors qu’elle est dans le chevauchement entre sa vie au Québec et les premières années qu’elle passe en France. Les traces de la spatule ayant servi à appliquer les pigments sont visibles sur la surface de l’œuvre. Celles-ci ont pour effet de mettre de l’avant la présence de la matière et créent des empâtements qui, tout en donnant de la profondeur à la composition, traduisent bien les recherches picturales de l’artiste. Le choix des couleurs apparaît d’abord simple et contrasté, alors que le bleu azurite et le vert émeraude émergent subtilement de manière prismatique au travers des taches noires qui apportent quant à elles, du rythme à l’espace.