Née à Lausanne, Francine Simonin s’installe à Montréal au début des années 1970. Sa carrière étant déjà bien établie, elle ne tarde pas à devenir une figure emblématique du milieu de l’art au Québec. Son exploration de la peinture, du dessin et de la gravure se rapproche du courant expressionniste par l’assemblage de traits et de formes aux contours flous. Par une approche gestuelle du médium, l’artiste souligne l’importance du mouvement dans son travail, tant celui représenté sur le support que celui fait par son corps pendant la création des œuvres. Corps de femme en mouvement, paysages bouleversés, écriture et autres signes constituent l’essentiel des thématiques abordées par Simonin au fil des ans.
Cette œuvre sans titre réalisée en 1978 est à la fois mouvementée et empreinte de sobriété. Les traits noirs se juxtaposent et semblent créer un effet de profondeur exacerbé par l’utilisation de l’encre et de la peinture. Au milieu de la composition, une épaisse ligne diagonale, qui laisse transparaître le coup de pinceau, équilibre le tout en agissant comme un pilier visuel sur lequel des lignes courbes plus délicates viennent se déposer. Il se dégage ainsi de l’ensemble une impression de fusion entre la main de l’artiste et sa pensée qui se cristallise sur le papier.