Dino Benito Claudio Guy Molinari s’est imposé en tant que figure de l'art moderne. Reconnu pour sa rigoureuse recherche sur l'abstraction, Molinari exclue rapidement toute forme de représentation traditionnelle pour entreprendre un travail sur la couleur en proclamant être le théoricien du « Molinarisme ». Il réalise alors des œuvres aux bandes verticales parallèles contrastées, puis aux formes géométriques triangulaires, en damiers ou encore en trapèzes. Sans titre (Trapèze) est un bel exemple de cette nouvelle voie de recherche, où Molinari invite le spectateur à vivre et à s’imprégner des qualités vibratoires de la juxtaposition de couleurs pures et surtout, à prendre conscience de la nature rythmique de la perception.
Dans cette œuvre, les formes, découpées au ruban-cache, occupe tout l’espace du support font corps avec le fond. Combiné à une application lisse et mince de la peinture, ce procédé affirme avec force la planéité de l’œuvre, empêchant le spectateur de distinguer l’un de l’autre.
L’œuvre ,faite de 4 bandes quasi verticales, met en évidence l’exploration que l’artiste effectue sur l’interaction des couleurs en lien avec leur positionnement, leur voisinage et l’espace qu’elles occupent. La surface rouge centrale étant plus volumineuse, il serait possible de croire qu’elle prend davantage d’importance dans l’œil du spectateur. Toutefois, le regard est porté d’abord sur le vert. Grâce à sa proximité avec la bande orangée à sa gauche et avec la rouge à sa droite, sa présence est intensifiée alors que celle de sa voisine du centre est amoindrie. L’utilisation de la ligne oblique renforce les effets procurés par la juxtaposition des couleurs,